//brasero// Expulsion(s) des jeunes d’Autonomie - MAJ Mars 2024

mercredi 13 mars 2024 par Braseros |

Solidarité et soutien aux jeunes d’Autonomie

Rediffusion du plateau avec les jeunes d’Autonomie de novembre 2023

Vous allez entendre le plateau enregistré en novembre 2023 avec des jeunes, membres du collectif Autonomie. Ils ont été expulsés du bâtiment de Paul Sabatier en février 2024
Voici une mise à jour de leur actualité...

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Ce collectif est né en 2016, au moment où le Conseil Départemental de la Haute-Garonne a commencé à ne plus prendre en charge les Mineur.es Isolé.es Étranger.es n’ayant pas fait preuve de leur minorité.
Militant.es et jeunes se sont donc rassemblé.e.s pour créer AutonoMIE, collectif de lutte pour la reconnaissance des droits de tous les mineur.es isolé.es étranger.es.
Concrètement, militant.es et avocat.es accompagnent une centaine de jeunes durant leur combat de recours de minorité, afin qu’ils soient enfin pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance.

Pendant des années, ces jeunes ont vécu dans un squat à Toulouse.
Puis une lutte a été engagée contre la mairie de Toulouse, afin que tous ces jeunes soient logés décemment durant leur recours de minorité. Ils ont gagné, et depuis juin 2019, un bâtiment de la mairie héberge 80 jeunes en recours.
Mais le combat était loin d’être fini. Seuls 80 jeunes ont été pris en charge, laissant les autres toujours à la rue. Malgré la pression politique de la présidence et de la mairie de Toulouse, un bâtiment a donc été ouvert il y a un peu plus d’un an à l’université Paul Sabatier, le 4R3.
Pendant plus d’un an, le collectif lutte sur ces lieux.
Nous passons sur cette période pour reporter ce qui se passe depuis quelques semaines pour les jeunes du collectif.

Le 21 novembre 2023, le collectif Autonomie reçoit une notification du tribunal administratif pour l’expulsion du bâtiment de l’université Paul Sabatier.
Un délai d’un mois a été donné pour quitter les lieux jusqu’au 21 décembre.
Pendant ce temps, les jeunes vivent dans l’angoisse permanente de se retrouver à la rue, de perdre leurs affaires, de sortir avec leurs papiers en permanence....
Dans le même temps, un petit espoir se dessine avec les élections de la nouvelle présidence de l’université.
Une candidate se démarque, elle est syndiquée et annonce sa volonté de dialogue concernant l’expulsion du bâtiment, de nombreux enseignants votent pour elle notamment pour ses raisons.
La candidate est élue le 13 décembre et prend ses fonctions début Janvier.
Les vacances de Noël passe avec la charge et la peur d’une expulsion imminente pour les jeunes d’Autonomie dont le futur est très incertain.
Le collectif écrit à la nouvelle présidente le 5 février pour commencer le dialogue promis et obtenir son soutien suggéré pendant sa campagne.
Le 6 février la présidente demande au procureur de la République d’entamer le recours pour l’expulsion.
Une lettre est adressé au collectif de la part de la présidente, il est noté qu’elle a besoin de plus de temps pour s’informer du dossier.
Le 23 février, le bâtiment 4R3 est expulsé très tôt le matin, avec la présence de la police aux frontières, une première concernant ce genre de situation concernant les mineurs. Les jeunes doivent partir en laissant leurs affaires, le bâtiment est fermé, les vigiles installés.
Si la préfecture et la présidente se félicitent qu’il y ait eu des relogements, en réalité cette situation ne concerne qu’une seule famille et un jeune qui devait de toute façon être placé.
C’est une grosse déception pour le personnel et les étudiants de l’université qui avait votés pour elle.
C’est violent et dramatique pour les jeunes du collectif.
Pendant l’expulsion, 12 personnes sont placées au CRA puis relâchées pour vice de procédure, car les contrôles n’étaient autorisés que dans l’enceinte de l’université qui était à 800 mètres d’où se trouvait les gens.

Le lendemain midi, le collectif s’empare du gymnase St Sernin pour réclamer une discussion avec la Préfecture, le conseil départemental et la mairie de Toulouse, en vue de trouver une solution d’hébergement pérenne pour les jeunes.
Jusqu’à aujourd’hui aucune réponse n’a été donnée.

Moudenc porte plainte le jour même de l’arrivée au gymnase.
Le lundi une notification est envoyée pour une audience le mercredi matin au Tribunal administratif, en vue de l’expulsion du gymnase. Le collectif demande un report demandant de conditionner l’expulsion à des relogements ou à un diagnostic social, celui-ci n’est d’ailleurs pas accordé.
Le vendredi matin, une semaine après leur arrivée, les jeunes sont de nouveau expulsés avec la présence des CRS et de la police aux frontières une nouvelle fois.
6 arrestations ont lieu : un jeune relâché le jour même et les 5 autres ont été en CRA jusqu’au dimanche soir. Ils ont été libérés par le juge des libertés, une audience a eu lieu jeudi dernier, ils ont pris une OQTF et la décision de l’audience devait arrivée aujourd’hui.

Pendant que le collectif était au gymnase, des jeunes sont arrivés débarquant du DAOMI, envoyés par le CD avec un plan indiquant l’emplacement du gymnase occupé illégalement

Le soir même, les jeunes décident d’occuper l’église Sainte Marguerite à St Agne.
Ils rencontrent le curé qui appelle l’archevêque qui, les mineurs négocie, il accorde le week-end sous conditions de ne pas dérager les offices de samedi matin et dimanche matin
Les jeunes décident de partir le lundi matin.
Ils ont été accueillis par un collège laque privé à Rangueil nommé "La prairie"
Deux jeunes scolarisés là-bas en ont parlé avec leurs enseignants et il a été décidé de prêter le gymnase hors des horaires scolaires. Ils ont passé la semaine là bas jusqu’à samedi matin où on leur a demandé de partir pour des histoires d’assurance pendant le week-end.
Troisième départ samedi matin.
Les jeunes sont partis à chaque fois d’eux-même, il n’était pas nécessaire d’envoyer les flics.

Actuellement, les jeunes ne comptent que sur la solidarité qui essaye de se frayer un chemin, sont hébergés là où ils peuvent, en attendant que les institutions prennent en considération leurs situations et cherche des solutions d’hébergement.

Depuis le 23 février, une dizaine de jeunes ont été reconnus mineurs.
Mais en attendant le délais de rencontre au Conseil département, ils sont laissés sans solution, après 3 expulsions, trois fois et 6 mois d’attente de décision, personne ne s’excusera ni prendra ses responsabilités.
Les autres sont toujours en attente dans des conditions épouvantable et une négligence aberrante.

Le collectif Autonomie réclame un contact avec les autorités.
Ils rappellent la Mobilisation Toulousaine du 16 mars 2024 contre la Loi asile immigration Darmanin.
En attendant de sortir de l’urgence il est possible de les soutenir par la cagnotte en ligne sur Papayoux Solidarité : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/autonomie-collectif-de-lutte-et-de-defense-des-mineur-es-isole

lLs nous rappellent qu’aujourd’hui, une centaine de jeunes mineurs isolés ont aussi été expulsés à Paris, ils sont allés occuper le 104, un lieu culturel et associatif en plein centre et ils nous informent qu’ils ont été relogés... comme quoi c’est possible !

Ce soir nous rediffusons un plateau enregistré en novembre 2023 que nous avions fait avec des jeunes membres du collectif Autonomie.

Force à eux, la lutte continue...

Portfolio




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