Un frisson dans la nuit : Alors, Jean Luc Godard

Alors jean Luc Godard, vous aurez remarqué que le générique que certains trouvent trop long comporte un aparté de Godard, un puisque…
Vous n’aurez pas manqué de remarqué que ce générique contient aussi une référence à Clint Eastwood qui est bien plus complexe, un frisson dans la nuit mais qui est d’une autre nature que la référence à Godard.
Le contenu de l’émission aurait à voir avec Godard, la forme, l’emballage à Clint Eastwood.

Alors Jean Luc Godard, ma culture cinématographique est essentiellement conséquence de mes errances solitaires à la cinémathèque, donc Godard, Tanner, Duras, Visconti, Cassavetes, Huillet et Straub, faisaient partie de mes visionnages.
Vous aurez remarqué que l’hommage pour Godard était moindre que celui de la reine d’Angleterre, il faut dire qu’il est suisse, ceci expliquant cela.
Un poète n’explique pas le monde, il le change.
Une reine d’Angleterre ne change pas le monde, elle contribue à sa destruction par ses faux silences.
Mais, bon, la reine n’est pas mon problème premier, elle n’a que peu d’influence hors de l’Angleterre.
Godard a réussi à influencer peut-être peu de gens, mais de manière durable et dans tous les coins de la planète.
Et d’ailleurs n’est-ce pas une performance artistique et politique de se faire euthanasier en plein débat sur la fin de vie.
Non, nous ne sommes pas obligés de porter des couches.
Alors Jean-Luc Godard, il a réussi à énerver un peu tout le monde, mais la mouche ne peut avoir que cette posture de poil à gratter.
Il aura donc un certain nombre d’émissions sur Jean-Luc Godard, du piratage raisonné (après tout, Godard est un des rares artistes à être contre hadopi.
Alors jean Luc godard, je l’ai connu d’abord dans son association couple avec Anne-Marie Mieville, une entrée par le dur, la vidéo.

Aujourd’hui, il me reste une séquence, quelque chose qui n’est qu’un quasi-plan fixe, juste un jeu de travelling classique, un son nature, les gens qui regardent le tournage derrière la vitre, l’équipe de tournage que l’on voit par réflexion, à moi que ce soit une plante verte, une séquence ancrée en moi, dès que j’approche seul d’un comptoir
Les gens
Il conviendrait de ne les connaître que disponibles
À certaines heures pâles de la nuit
Une chanson de Ferré, un bar parisien avec un grand miroir derrière le comptoir
Près d’une machine à sous
Avec des problèmes d’hommes, simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre
En regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l’on se dit qu’il est bien tard

Il y a un flipper, bien sûr, Un richard, seul, avec un imperméable aussi défraichi que lui. Il y a cette tentative de recherche de contenance, essayer de trouver une posture qui nous rendrait invisible, qui éviterait de se poser la question pourquoi boire là, tout seul alors que la nuit est tombée…
Mais en plus de Richard, il y a ces trois types qui secouent le flipper, celui qui lit son journal, les deux qui discutent et surtout cette femme tout au fond du plan fixe qui fume, elle aussi seule, qui ne regarde même pas les gens qui passent, qui ne regarde sans doute rien, qui fume devant un demi à moitié plein. Je ne peux pas regarder ce clip sans une émotion vive. Oui, j’avoue, je suis émotif, le mélodrame rend mon regard trouble et brillant, je n’y peux rien, c’est la possibilité qu’offre le cinéma de laisser éclater ses émotions et je m’en donne à cœur joie. Je peux voir un monstre découper une jeune fille à la tronçonneuse sans sourciller et commencer à m’affoler quand Rocky crie Adrian.
Bref, le cinéma, c’est tripal et Godard, ça me remue les tripes.
Vous aurez sur le site la séquence avec le Richard de Godard.
Pour cette émission, cela tournera autour de deux ou trois choses que je sais d’elle, un film d’histoires dans toutes les acceptions du mot histoire.
Je vais encore pleurer sur le monde et sur moi, mais c’est pour la bonne cause.

Alors jean Luc Godard faisait des films
Toujours questionnant que l’on aime ou pas
Parlant du monde qui nous entoure sans fard.
Pas de dolby ou filtre.
Pas de premier et arrière-plan sonore, au visionneur le travail d’accommodation.
Et puis ça fait du bien de voir des flippers.
Beaucoup de films de godard peuvent s’écouter sans les images.
Peut-être tous les films
La bande son a son sens, elle n’est pas là que pour renforcer la force des images.
Il n’y a jamais besoin de commentaire.
Une ou deux choses que je sais d’elle.
La bande son et quelques illustrations musicales
1967
Un grand ensemble parisien
Consommation permanente prostitution occasionnelle
Une histoire de gens comme nous.