Un frisson dans la nuit : monotononie

mardi 18 mai 2021 par bidonfumant |

Monotono
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Ce qu’il y a d’étonnant surprenant et intéressant (trois adjectifs galvaudés et un tantinet imprécis), ce qu’il y a d’étonnant surprenant et intéressant c’est le nombre d’éditeurs et notamment en poésie.

Donc, en voilà une suisse Héros-limite
Les éditions Héros-Limite ont été créées en 1994, par Alain Berset, à Genève au milieu de plusieurs tonnes de caractères en plomb, d’une presse à épreuves et d’un massicot. Associer un atelier d’imprimerie typographique à une maison d’édition était lié à une perception de la littérature. Un point de départ. Nous pensons toujours que l’écriture ne peut être qu’artisanale et que les conditions dans lesquelles un livre se conçoit ne sont pas indifférentes ou anodines. Tout d’abord les éditions Héros-Limite se sont consacrées aux livres d’artistes, à la poésie visuelle et concrète, à la poésie lorsqu’elle quitte la page imprimée. Aujourd’hui, nous nous attachons à publier de la prose poétique, des récits, plus généralement des écrits et des documents sonores qui trouvent leur sens dans la recherche d’une forme et donnent ainsi vie à l’expression d’une pratique artistique.
Alors, comment trouve-t-on un livre de poésie qui ne sera lu que par peu de gens, un livre qui ne comporte que tout au plus 1000 mots.
Juste pour donner une idée, au moment où je tape ce texte, j’en suis depuis le début de l’émission à 240 mots.
Alors pour découvrir un livre de poésie, que faire, parfois, référence à l’éditeur et la notoriété de la poète, ce fut le cas pour les enfants vont bien de Nathalie Quintane, un des livres où il y a pas mal de vide ; dans vide j’entends non imprimés mais dont le vide est porteur de sens, peut-être pour figurer le silence qui quidam face à l’horreur d’une situation politique. Pour les enfants vont bien, voir l’émission qui lui fut consacrée. D’autres fois la couleur d’un couverture et la mauvais lecture d’un titre. Ce fut le cas pour celui-ci, la couverture rose, genre tapisserie, papillons et pollen et le titre mal lue, monotonie, en place de monotononie.

Effectivement, facile la confusion puisque le mot nonotononie n’existe pas ou plus précisément, je ne le connaissais pas.
Revenons à la couverture rose et à l’impression d’avoir lu monotonie.
Rien d’étonnant (tiens encore lui) que monotonie interpelle. Ce n’est pas un mot que j’emploie , peut-être par peur de trouver monotone, ce que je suis, monotone n’est pas un mot que j’emploie et pourtant s’il y en a un qui pourrait caractériser notre moment, ce pourrait être lui.
Monotonie
• Uniformité de ton, d’intonation, d’inflexion : Monotonie de la voix.
• Manque lassant de variété, de diversité : La monotonie d’un paysage.
• Qualité monotone d’une fonction ou d’une suite.
La définition qui est générale part tout de même de cette idée d’uniformité du ton , en gros certaines musiques que j’écoute, et d’autres souvent atonales.
Laissons tomber la musique, monotonie donc mais qui s’installe par capillarité. D’ailleurs, on ne se rend compte de la monotonie de cette vie quotidienne que si l’on fait la liste des actes de la journée et qu’il apparait que les jours se ressemblent. Mais est ce que cette liste monotone n’est que la résultante de la pandémie ou n’était-elle pas là avant, plus masquée par d’évidentes agitations.
A voir ou vérifier, mais ne rajoutons pas du contrôle au contrôle. L’injonction à l’agitation, à la promesse d’une consommation free retrouvée n’est qu’une façon de nus replonger la tête dans la bouillie qu’est le monde. Un monde impensée, sans aucune conscience et sans aucune conscience de classe.
Cette période longue m’a certainement permis non pas introspection (je ne suis pas assez sérieux pour ça) mais par simple observation à me reposer la question de la conscience de classe.
Plutôt enthousiasmant comme exercice et pas terminé sans doute avec la mise à l’épreuve de l’amertume de la bière toute juste tirée.
Monotononie et sa lecture est la conséquence d’un rayonnage de poésie, d’une couverture rose (kitchoïde), d’un titre mal lu, et d’une pandémie.
Ça crée un contexte suffisant à cette émission et en plus la découverte d’un maison d’édition.
Je devrais proposer monotonie.
Donc voilà ce qui se dit de ce recueil
L’option prise dans la présente traduction a consisté à ne pas se laisser tenter par l’évocation suggestive, la recréation métaphorique, contraire à l’idée du « dernier poème absolu possible » poursuivie par les poètes concrets. Face aux mouvements particuliers de chacun des poèmes, il convenait au contraire de tester plusieurs modalités, ou mieux, plusieurs implications de la traduction : depuis la relative linéarité justifiant l’attitude habituelle d’un « simple » passage d’une langue à l’autre, en passant par la détermination de choix initiaux après lesquels le poème se déroule pour ainsi dire automatiquement, jusqu’aux adaptations spécifiques requises devant certaines procédures poétiques. Dans tous les cas, ce passage voudrait répondre, du mieux qu’il nous est possible, au travail de compression, raréfaction, simplification auquel, selon ses propres termes, Simon Cutts a soumis le langage, réinventant par là même la poésie.
Et voici ce qui se dit de monotononie
La raison d’être et l’esprit fondamental des vers de Simon Cutts seraient ainsi définis, non sans une pointe d’humour très britannique, par Stuart Mills : « Les domaines propres à la poésie sont les saisons, les sentiments, les boissons non alcoolisées, certaines espèces de fleurs, certains arbres. Les domaines inacceptables sont la pornographie, les drogues, la guerre, soi-même. Les adjectifs sont à proscrire. »
Je ne me doutais même pas que tu écrivais des poèmes.
Je n’écrivais que des poèmes dont tu ne te doutais même pas.

Et puis dernière remarque à propos de ce livre.
Quand je l’ai eu dans les mains, je n’ai pu déterminer qui en était l’auteur sur la première de couverture, je vous livre tout ce qui est écrit monotononie traduit de l’anglais par Vincent Barras. Encore une digression, mais semble-t-il importante (aie, encore un participe présent utilisé comme adjectif), Vincent Barras est lui-même poète sonore, on l’a vu et entendu enduo au festival les bruissonnantes avec jacques Demierre, ce qu’on entend en fond sonore sur mes paroles).
Monotononie traduit de l’anglais par simon barras Héros-limite Genève et la quatrième de couverture monotononie translated into english by simon Cutts, héros limite genève.
Curieux, j’essaie de trouver la solution en ouvrant le livre ,
Page 1 blanche
Page 2 et 3 monotononie
Page 4 monotononie translated into english by simon Cutts, héros limite genève.
Page 5 Monotononie traduit de l’anglais par simon barras Héros-limite Genève
Je ne pouvais donc plus reposer le livre…
Je vais donc lire quelques pages de ce livre et proposerai ensuite quelques lecture tirés du site des éditions héros limite.




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