TOUS LES JOURS UNE HEURE À UNE HEURE
J’ai un peu fait la guerre, comme tout le monde.J’ai passé une heure ou deux étendu dans l’herbe à plat ventre, au bord d’une rivière, à tirer des coups de fusil.Je suppose qu’on appelle cela se battre.Je me suis donc battu, au printemps de l’an 40. Depuis longtemps, je me disais que cette chose- là finirait par arriver.Rien que d’y penser me faisait froid aux tripes. Je manque de dispositions pour la bagarre. Plutôt pétochard, pour tout dire. Le métier des armes, c’est bon pour les baroudeurs, les sabreurs, les gars qui en veulent, qui en redemandent, les intrépides, les impavides, les types qui ont du coeur et des couilles.Chacun ses plaisirs. Qu’ils s’en mettent jusque-là, de l’héroïsme, les mâles à gueule vache et à cuir dur.C’est leur affaire.Je cède ma part
LUNDI
Autour des phonographies Taïwan de Yannick Dauby avec des musiques d’aujourd’hui de Taïwan
MARDI
Association de musiques, du moins je le crois
MERCREDI
Autour d’Hyvernaud
On a une trop longue habitude de la soumission. On a tant obéi pendant des siècles, tant accumulé de fatigue, on s’est tellement usé à des tâches misérables, tellement accoutumé à l’étroitesse, à la sévérité, à la grisaille de la vie, qu’on finit par se satisfaire de ce qu’on est et de ce qu’on a. Cet ordre qu’il faudrait changer est si lourd et si ancien qu’on perd courage. Il n’y a qu’à rester à sa place. C’est déjà bien beau d’avoir ça. Une petite place à soi, avec du travail à faire, du pain assuré. On sait qu’on ne pourrait s’en sortir. On n’en a même plus envie. On se trouve bien là. On s’y trouve heureux. On y sauve même une espèce d’orgueil.
Autour d’Hyvernaud de Proudhon
Une rencontre radiophonique importante avec ce personnage, Proudhon dont j’ai oublié le prénom et qui dans les années 90 m’a fait connaître Georges Hyvernaud.
À écouter, réécouter et si le Proudhon est par là qu’il me fasse signe, parce qu’il ne s’agit que d’un enregistrement partiel (mon cd est aujourd’hui obsolète).
Parce que votre existence a été éventrée, retournée par l’événement, vous imaginez vaguement que vous aviez droit à du neuf, que vous alliez repartir à zéro. Pas du tout, ça se recolle, ça se retape, c’est comme avant. On ne part pas, on continue. On recommence. On remet ça. On remet sa vieille veste, on remet sa vieille. La vie se remet à couler dans ces vieilles petites rigoles. Comme s’il n’y avait rien eu. On a retrouvé sa place. Ma place de passant parmi les passants, ma place dans de la rue, d’homme dans le métro.
JEUDI
OUIES DIRE 97
OuïDire : Hörspiele | 3ème concours de création radiophonoqie
Mario Verandi, Fréquences de Barcelone
Brigitte Robindoré, L’Enfant et le phénix
André Ruschkowski, Les Pas intérieurs
Philippe Blanchard & Nicolas Fraix, Un dimanche idéal
Javier Ariza, Low level
Palle Dahlstedt, Je te prête l’oreille
VENDREDI
ELEMENTAL II d’Èliane Radigue
SAMEDI
Compact Maurice Roche
À écouter si vous n’avez jamais entendu ce texte lu par l’auteur
Tu perdras le sommeil au fur que tu perdras la vue.
Tandis que tu pénétreras la nuit, tu pénétreras dans
la nuit de plus en plus profonde ; ta mémoire, labile
déjà, s’amenuisant à mesure que au sortir d’une
longue léthargie tu prendras conscience de ton état.
(Comment désormais faire le départ du jour et de la nuit ?) M. Roche Compact
DIMANCHE
NEW folks 01
Ici, c’est une histoire d’étiquette. L’étiquette nécessaire pour ranger sur les étagères ou un disque dur. Donc, en voilà une comme une autre qui m’est personnellle, et qui ne recouvre pas obligatoirement ce qu’elle est censée décrire. Mais je marche pour une autre.
Siskyou never , never again
One-eyed mule out the game
Thousand and Bramier freight train
Oenohtrix point never remember
Gjallarhorn Bergfäst
The gloaming opening gate (et on signe immanquablement à l’IRA après avoir entendu ça)
Emily Portman Two sisters
Centenaire bottle of sound
David holmes la dolce vita
Louisa John-Krol the valley of seven keys