Avec Irene Ballo Carramiñana, la réalisatrice
"En 2015, Irene, tout juste arrivée d’Espagne, débarque au TDB, un squat toulousain occupé par des jeunes queer radicaux, refuge dans un monde hostile. Elle y filme et partage l’euphorie, les luttes, les amours et la rage de vivre qui les animent. En retrouvant aujourd’hui ses camarades de l’époque, elle s’embarque dans une joyeuse quête de soi pour dynamiter les normes trop étroites de nos sociétés."
Brasero, Brassage radio
Bien installé·es côte à côte sur le canapé, vidéoproj allumé, bol de popcorn et tisane à la main...
On a eu l’honneur de visionner Queer Me, une avant-première, offerte par sa réalisatrice Irene Bailo Carramiñana, qui était avec nous ce soir.
On est resté.e pendu.e aux images tout le long. On sentait que nos émotions se mélangeaient dans la pièce et quand le film s’est arrêté, on est sorti.e sur le balcon, et on s’est raccroché.e aux mots qui nous venaient. Souvent après un film, il y a deux équipes : celleux qui préfèrent ne pas en parler, rester un peu dans les images, prendre le temps de digérer... et celleux qui débriefent à fond.
Là, c’était ni l’un ni l’autre - du silence, et quelques phrases, attrapées par-ci par-là.
Queer Me, ça marche.
Queer Me encore, Queer Me plus,
Queer Me de la tête aux pieds.
Queer-moi,
Queer Me, ça marche comme un mouvement : des petites histoires qui en racontent une plus grande.
Ça zoome, ça contemple, ça résonne.
Ça donne envie de revenir en arrière, de s’arrêter plus longtemps au TDB, comme ici, ou dans les endroits extraordinaires qu’on a traversés.
Ça fait comme une douce nostalgie.
C’est une histoire racontée avec générosité et vulnérabilité, qui redonne du souffle sans mettre sous le tapis la complexité des expériences collectives. Parce que c’est bien d’expériences qu’on parle : celles qui cherchent un endroit juste pour chacun·e.
Parfois ça loupe, parfois ça enivre, parfois ça sauve la peau.
Ça montre qu’on a les modes d’emplois de rien, qu’on se plante, doute, invente et part des fois aussi.
Ici la réalisatrice prend le temps de revenir un bout de temps après après, peut être parce que les histoires ont toutes des débuts et des fins et que parfois on peut s’appliquer à écrire une fin aussi belle qu’un début, comme avec Queer me.
On a adoré voir ce film en bande, chercher dans les images celleux et ce qu’on pouvait reconnaître, chercher les petits bouts qu’on avait manqués.
Merci, et longue vie à ce film — et à nos histoires, ni invisibles ni oubliées.
Qu’il fait bon se les remémorer ensemble.
Les prochaines projections à Toulouse :
https://www.cinespagnol.com/films/queer-me/