Vernissage le vendredi 4 avril à 19h
Bonjour, buongiorno tutti !
Le vendredi 4 avril, j’aurai le plaisir de vous accueillir pour le vernissage d’une expo de mes
collages (ou collages-toiles) dans les locaux de Canal Sud, au 40 rue Alfred Duméril, c’est-à-
dire juste en face de chez moi. D’habitude, le premier vendredi de chaque mois, je regarde
l’expo depuis mon balcon, souvent, je dis bonjour, salut, et j’écoute parfois un petit concert
ou j’assiste à une performance… bon, cette fois, je serai de l’autre côté.
De quoi s’agit-il ?
Ben, ça a commencé comme ça : c’était aux temps de la confiserie mondiale, au début des
années vingt, et confits nous l’étions bien, et quelque peu confus aussi (nous étions en
guerre contre les pangolins d’outre-espace, non ? ).Bien.
En attendant l’apéro de 18h (pas avant), il fallait bien s’occuper. Faire des trucs, non ?
Et il se trouve que j’ai une certaine tendance depuis un certain nombre d’années
d’accumuler du papier, je veux dire, pas seulement des livres, du papier dûment relié, ou
broché, cousu, collé, mais aussi des journaux, ces drôles de feuilles de papier de mauvaise
qualité qui servaient ou servent encore à envelopper des filets de poissons ou des bouquets
de fleurs des champs, et parmi ces journaux, particulièrement ceux de 1914 jusqu’aux
années quarante. J’avais commencé cette accumulation bizarre aux puces de Montreuil il y a
une trentaine d’années en achetant un lot du « Miroir », un hebdomadaire de photographie
couvrant toute la période de la « grande » guerre. Les images, les articles, les commentaires,
la propagande, tout me fascinait dans ces documents d’archives, et plus encore, la
résonance, l’écho, voir l’extrême et troublante ressemblance que j’y trouvais, par exemple
lors de la première guerre du golfe… en 1992, non ?
Donc me voilà confit comme nous tous et toutes, mais tout de même avec l’immense chance
d’avoir un peu d’espace, du temps, et beaucoup, beaucoup de papier.
Du coup, je me suis mis à bidouiller, gribouiller, et sortir mes archives.
Tiens (me suis-je dis), et si je refaisais des collages ? Tiens. Des collages.
Parce que, des collages, j’en avais fait au début de Sang d’Encre (dans Litote !), et même au
lycée, ça me revient, j’en faisais déjà. Donc je commence à découper mes petites images, à
sortir mes classeurs, coupures de presse, etc, lorsque je tombe sur une toile, vierge, achetée
il y a quelques années dans un propos incertain et mis de côté (faire un tableau ?)…
Pourquoi pas ? (me dis-je), eh oui, pourquoi pas faire un collage sur un autre support, dans
un autre format que le sempiternel A4 (papier Machine), avec, même, d’autres intentions ?
(faire un tableau ?)… Et voilà.
Cinq ans plus tard, la forme improvisée, hasardeuse, inopinée, est devenue ma forme.
Ce n’est plus moi qui colle des bouts, ce sont les bouts qui me recollent.
Entretemps, je prends une place, petite mais régulière à l’atelier de mon amie Hélène Jous,
rue de l’étoile. Tous les jeudis après-midi, des fois plus, je travaille, je colle, je peins.
Entretemps aussi, Céline sait me convaincre de faire un livre avec mes bouts de trucs, mes
bribes en carnets, je m’y colle, écris, réécris, et ça donne Diurne, que Céline met en page et
que nous éditons avec notre édition, Un thé chez les fous.
Comme quoi tout est lié.Donc cette expo, c’est aussi un peu celle de Diurne,
ça pourrait s’appeler collages diurnes, ou même Diurne, Collages.
En tous cas maintenant c’est là, et ça fait toujours une bonne occasion de se voir,
ce qui n’est pas rien.
G.