La Turbine au Restaurant

Juin, juillet, aout, septembre.
Ce sont tous les mois qui se sont écoulés depuis la dernière Turbine, mais ce furent aussi les longs mois de la saison estivale au cours de laquelle le tourisme a mis au travail les saisonniers de toutes parts.
Avec son cortège de serveurs, plongeurs, commis, seconds, cuistots, chef de salle, chefs de rangs... le secteur de la restauration est l’un des plus grand consommateur de travail saisonnier. Sur une année c’est 800 000 salariés déclarés, ce qui en fait l’un des premiers « créateurs d’emploi » en France.

C’est aussi, avec ses particularismes, un secteur à la pointe de l’exploitation, de la précarisation, de la mise sous pression, dans lequel les patrons disposent de leurs syndicats, et ceux là on peut dire qu’il sont offensifs. Parmi eux le GNI (Groupement National des Indépendants de hôtellerie et de la restauration) qui proclame avoir pour mission de « mettre en place un dialogue social innovant permettant de rendre attractif les emplois de notre secteur tout en abaissant le coût du travail ». Les syndicats patronaux sont une force de négociation considérable et sont les auteurs de la convention collective de la restauration.

Du côté des salariés c’est plutôt le turn-over, l’atomisation, les horaires distendus, la difficulté à se regrouper et à s’organiser, comme tant d’obstacles à de potentiels mouvements de lutte ou à l’idée même de se défendre.

La Turbine pousse donc la porte des restaurants pour rencontrer des travailleurs et travailleuses en cuisine ou en salle, ils nous expliquent par le menu, les horaires, les rapports aux clients, aux patrons, entre collègues. Bref tous les ingrédients de leur pain quotidien. i