un frisson dans la nuit : Rien d’abstrait que du palpable.

vendredi 16 juin 2023 par bidonfumant |

Rediffusion d’un juin précédent...
Charles Pennequin
Ian Monk
Jean Charles Massera

La naissance fut sa première maladie. Mais il n’est pas né à terme...CP

Que du palpable
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Une littérature réaliste quotidienne et presque sans faire exprès politique….
Peut-être que je n’y connais rien en littérature, d’ailleurs je vous annonce que le 3 juin, il y aura une première et une dernière mondiale à canal sud, la lecture intégrale du texte de Valery Giscard d’Estaing premier livre de fiction de l’ancien président de la république. Ce sera donc 15 jours, une histoire entre un notaire et une autostoppeuse.
Je n’y connais peut-être rien en littérature , non pas que je ne sache pas lire, classer ou critiquer, mais peut-être repérer ce qui peut a pu ou fera histoire en littérature.
J’ai toujours avancé que la culture est une autre façon de faire de la politique et souvent la manière la plus performante, la plus démonstrative. Lire un tract m’ a toujours paru difficile et pour peu que ce soit avec un e typographie peu lisible , bref , je vieillis sans doute mais quand même pas de quoi me traiter de vieux con.
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Melancholia victor hugo
Voilà qui a un certain panache et puis il y a du vocabulaire là-dedans du vrai et des frissons. Mais c’était des écrits qui partaient du haut, du bourgeois qui regardent avec bienveillance les méfaits de l’industrialisation. C’est pas ce dont on parle aujourd’hui, non je n’y comprends rien bien sûr.
Je ne tiens pas à faire une histoire de la littérature politique, et je passe sur toute cette littérature enthousiasmante et surtout qui obligeait à penser , littérature , culture des siècles derniers , bien avant que le modèle bourgeois culcul ne s’impose partout, et surtout la philosophie de la plus grosse ; Peu importe quoi pourvu que ce soit la plus grosse. La plus grosse toujours.
Comme dit Charlie Brown, J’ai toujours aimé lire ; quand je n’ai rien d’autre à faire, je lis.
Donc, je lis mais finalement pas tout et n’importe quoi, des polars bien sûr parce qu’il faut bien, et puis de la littérature d’aujourd’hui, pas une qui regarde d’en haut, pas une qui regarderait en haut, m ais une qui est juste à notre hauteur, pas spécialement en dessous de la ceinture mais qui est à hauteur de tripes ? Ces tripes qui remuent quand on entend un magazine d’information, qu’on regarde une queue de personnes âgées dans une superette de quartier, quand on voit les regards vide de certains croisés dans la rue, quand on entend ce qui se passe dans le monde, quand on entend qu’on aura pas la retraite à 60ans , quand on entend que ton voisin n’aura pas la retraite à 60 ans , quand on apprend que ton fils ta fille n’aura pas la retraite à 70 ans , quand on voit que la baguette est à 1 euro, et qu’il faudrait travailler pour 5 baguettes de l’heure, quand on entend que le casino de Bonnefoy ouvre le dimanche, quand on entend que Mohamed mechkour a été placé au centre de rétention, quand on entend que l’on meurt dans la méditerranée par ce qu’on fuit la misère, quand on entend que galeano a été assassiné, quand on entend que l’Ukraine vaut plus que la Palestine, quand on entend des conneries comme faites l’europe pas la guerre, quand on entend des gens vomir 68, quand on entend quand on entend tant et tant de choses, quand on entend au point de ne plus entendre.
Donc je parlais de ces écrivains qui parlent d’en bas, à hauteur de tripes. Rien d’abstrait que du palpable. Charles pennequin , Ian monk, jean charles massera , auxquels je pourrais rajouter olivier cadiot et françois bon, christophe tarkos et peut-être beaucoup d’autres, mais pas encore.
Pennequin , monk massera, feront une exploration du réel, je vous renvoie à leur textes à leur mises en voix . en reprenant une critique du matricule des anges à propos de bibi, je dirais que ces textes sont des bouteilles à la mer qui décrivent sans compassion (je souligne sans compassion), des bouteilles à la mer qui décrivent sans compassion l’état de notre naufrage social de notre désoeuvrement. On ne ressort pas indemne de textes aussi contemporains.

Charles Pennequin, pas la peine de sacrifier à la tentative de biographie, il est là, partout et tout ce qu’il écrit et sa biographie et la nôtre, une longue interrogation sur ce qu’il est , ce que nous sommes, nos incohérences, nos ancrages familiaux, identitaires, ce dont on ne se débarrasse pas en frottant nos pieds sur le tapis de sol. Pennequin, c’est beau, c’est bon comme un coup de poing en pleine gueule et je vous le conseille avec jean François pauvros à la guitare.

Ian Monk, c’est ce lui que j’ai découvert en dernier , un membre de la bande oulipo traducteur de Perec en anglais. Une sorte d’accumulation de phrases e tout genre une collection des pensées qui nous traversent quand on marche dans la rue , quand on est dans un bar au volant, dans un spectacle. Des pensées récurrentes pas toujours très propres qui nous animent, une insistance du réel. A suivre absolument.

Jean charles massera , peut-être le plus connu parce que le plus médiatique, une sorte ironie acide sur le monde des bien pensants. Il faut lire dasn we are l’europe que quelque titres de chapitre pour se rendre compte qu’il faut être sacrément vigilant pour ne pas finir par dire des conneries. A lire ça biographie. 9a éclaire savcrément le personnage, pas éminemment sympathique mais qui sasn doute dit les choses comme il faudrait les dire.




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