Bernard Lespinasse vit et travaille dans le Lot. Son enfance il la passe au milieu d’un resto ouvrier comme on mes appelle là-bas où boire et manger veut encore dire quelque chose de consistant. Il a gardé une certaine tendresse pour tous ceux qui posent parfois le coude sur le comptoir avant d’inexorablement le relever.
Extrait de brèves de comptoir :
"Moi, aujourd’hui, je reste pas longtemps, sauf en cas de force majeure.
Tu bois un coup ?
Ça y est , la force commence !"
Les nuits blanches à Paris ont des couleurs atroces,
Ou de zinc ou sang ou la couleur des yeux ;
Les yeux jamais fermés des forçats de la noce
Qui baffrent au hasard le Diable ou le Bon Dieu. Bernard Dimay
Bernard lespinasse utilise pour ses compositions tout ce qui l’entoure, le sable de la carrière de Masclat, le marc et les vieux jus de café , d’autres éléments plus ou moins secrets et quelques traits de couleur qui forcent l’expression.
Il faut bien ramasser les cadavres qui traînent,
Plus de dents, plus aucun papier d’identité,
C’en est plein tout l’hiver sur les bords de la Seine...
Qui vit mal meurt toujours avec facilité.
Nous ne savons rien de ce qui se posera à canal sud en ce mois de février mais il y aura quelque chose qui rappelle vaguement ça, quelque chose qui colle au corps, au cœur, à la peau de l’âme :
"Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles
A certaines heures pâles de la nuit
Près d’une machine à sous, avec des problèmes d’hommes simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre, en regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l’on se dit qu’il est bien tard... Léo Ferré richard
Il faut bien ramasser les cadavres qui traînent,
Plus de dents, plus aucun papier d’identité,
C’en est plein tout l’hiver sur les bords de la Seine...
Qui vit mal meurt toujours avec facilité.