Lieu de travail, l’usine est devenue un lieu de vie et de luttes.
Sorties d’usine / Du jeudi 11 janvier 2024 au mercredi 13 mars 2024
La Cinémathèque de Toulouse
69 rue du Taur - Toulouse - Tél. : 05 62 30 30 10
Politique, vraiment ? Ou formaliste ? On le verra à travers un programme qui nous mènera des vues Lumière à ses relectures expérimentales. On se le demandera avec le cinéma d’avant-garde soviétique des années 1920, moins intéressé par le quotidien prolétarien que par les machines, fasciné par leur mouvement et leur rythme, et sur la base desquelles, à travers le montage, il va révolutionner le langage cinématographique. Le régime ne s’y trompera pas, taxant rapidement ce mouvement de « formaliste » (comprendre élitiste), avant d’imposer le réalisme socialiste : vision réactionnaire du cinéma faisant de l’ouvrier un super-héros fantasmagorique au service d’une propagande manipulatrice. Wajda, à la fin des années 1970, remettra de l’humain dans cette imagerie en déboulonnant la statue de l’homo mecanicus sovieticus. Alors qu’entretemps le cinéma militant français brouillait les frontières, soit que des ouvriers s’emparassent des outils du cinéma pour parler d’eux-mêmes de leur quotidien à l’usine (le groupe Medvedkine), soit que des cinéastes partissent à l’usine comme « établis » (Jean-Pierre Thorn qui tournera Le Dos au mur).
C’est ce que l’on pourra découvrir avec cette programmation qui est aussi l’occasion d’une traversée du cinéma – du muet à nos jours – à travers différents genres : du burlesque à la comédie musicale, du documentaire au mélodrame, de l’avant-garde au polar, du cinéma militant au cinéma industriel, ou du cinéma expérimental au cinéma d’animation. Un rapport de classes à travers une question de mise en forme. Sortie des usines, entrée des artistes.
Merci à Jérome ’bon dieu mais c’est bien sûr !’ Souplex.
Merci Franck Lubet, responsable de la programmation et Pauline Cosgrove, Chargée de communication
de la Cinémathèque de Toulouse.