vendredi 20 septembre, 19h : sonneur de pierre, Ho, phonobiographies, trois propositions de l’acsr de Bruxelles
Sonneur de pierre
En suivant Tony Di Napoli dans son atelier, nous partons à la rencontre d’un homme qui a consacré sa vie à l’art de faire sonner les pierres. Des carrières de la Meuse à la salle de concert en passant par les pierres préhistoriques du Vietnam, Tony Di Napoli nous initie à la technique de l’accordage et nous fait écouter, pierre par pierre, la richesse sonore d’un monde minéral, qui n’est inerte que pour celui qui ne sait pas l’entendre. Au travers d’une composition originale construite comme un parcours sonore de la roche brute à la pierre taillée, nous entrons dans l’univers poétique d’un musicien hors-pair, qui nous fait entendre l’écho des pierres que les premiers hommes ont fait sonner.
HO
HO où j’ai passé quelques semaines à marcher, et à marcher, en Islande, la terre y éjecte sa matière, et sa matière est de l’eau, et sa matière est de l’air, et sa matière est du feu et de la terre. Les plaques (tectoniques) croissent et on croise une multitude de petits geysers, des fumerolles provenant des entrailles de la terre. HO est à la fois un documentaire animalier sur la disparition des dinosaures islandais, un docu-fiction d’expédition volcanique, une fiction sur l’histoire de l’univers et l’apparition de la matière selon les quantas.
C’est une histoire d’attirances, de forces, de répulsions, d’agencements, de chocs. D’amour et de haine. Voici ce que pourrait proposer cette abstraction. Ils sont mignons comme des petits lézards, dangereux comme un T-rex, et pourtant, ne sont que de l’eau et du vent. Parfois, un peu de terre, bleue. Ou rouge.
Et tout cela fait se rapprocher l’auditeur de sa radio, car il pense qu’un nouveau pulsar interfère avec les fréquences radios de son poste radio.
Réalisateur : Thomas Turine Regards et mastering : Yvan Hanon Assistante à la prise de son : Natalia Sardi
Phonobiographies
C’était un jour d’hiver, à Madrid. J’ai pris l’express ‹Puerta del Sol› vers Bruxelles. A cette époque, Hendaya était le terminus de nos trains. Les rails espagnols et français n’avaient pas le même écartement. Chez nous, les voies étaient plus étroites, petite mesure de défense prise par le gouvernement de Franco. On descendait du train, la valise dans une main et dans l’autre le passeport bien serré. Au milieu de la nuit, on traversait cet espace à ciel ouvert, clôturé par des fils de métal ; couloir étroit et silencieux, inquiétant, ‘tierra de nadie’. De l’autre côté, vingt-six ans d’une autre vie m’attendaient et, je crois que je le devine déjà. Ce jour-là, je n’avais que vingt-six ans. Avant ce jour-là, il y a eu d’ autres jours, des milliers des jours que j’entends encore…
« La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient » — Gabriel Garcia Marquez.
Une réalisation de Charo Calvo