Quitte à défriser les puristes, Noëmi trace sa route en-dehors des formats familiers, loin des balises réconfortantes et des cloisonnements forcés, avec sa seule conviction pour boussole. Elle sera en concert jusqu’au 11 mars à 20h30 à la cave poésie.
On la rencontre dans cette interview où elle nous parle de son parcours et de sa démarche de création.
En écoutant Amália Rodrigues et les grandes heures du fado, Noëmi Waysfeld a été surprise d’être émue et bouleversée de la même manière qu’en écoutant les chants d’Europe Centrale. Ce qui n’était alors qu’un ressenti s’est précisé à la lueur des textes du fado : le chant, aussi bien à Lisbonne que dans un shtetl*, remplit une mission vitale, nécessaire, salvatrice
Noëmi Waysfeld tenait là un fil rouge : interpréter les morceaux intemporels d’Amália Rodrigues, mais dans sa langue émotionnelle, le yiddish. Peu importe que l’on parle de « saudade » portugaise, de « nostalgia » russe ou polonaise, le point commun reste la puissance symbolique du chant, plus fort que tous les drames, et toujours empreint d’un espoir surhumain.