Badiou / Bellefontaine crient contre le mépris

mardi 20 juin 2017 par Le magazine |

Après une occupation vendredi 16 juin du collège Badiou, des mères d’élèves sont revenues lundi 19 au matin pour essayer à nouveau de contacter et de faire se déplacer le directeur académique des services de l’Éducation nationale dans le département, Jacques Caillaut. Les micros de Canal Sud trainaient par là. Ambiance tendue avec l’administration du collège.

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Pour rappel, voilà neuf mois que les parent.e.s d’élèves et les habitant.e.s de la Reynerie et de Bellefontaine se battent pour garder leurs collèges dans leurs quartiers. Collèges voués à la destruction par les autorités, avec un départ des élèves dans des collèges lointains dès la rentrée prochaine.

Ils et elles luttent contre le gigantesque mépris affiché par les institutions à leur égard et à l’égard des enfants. Ils et elles déplorent aussi le manque de soutien des sphères militantes toulousaines. Un rassemblement est prévu demain, mercredi 21 juin, à 14h30 devant le rectorat, 75 rue Saint-Roch, métro Saint-Agne. Ils et elles ont largement besoin de soutien. C’est l’occasion d’aller leur apporter de la solidarité.

Ci-dessous, le communiqué de l’assemblée parents-enseignants-habitants de la Reynerie écrit suite à l’occupation de ce lundi 19 juin

[([|Je crie contre le mépris|]

[|Parce qu’on m’ignore et que je suis là|]

[|Et que vous devez m’entendre, entendre ce que j’ai à dire|]

Mon cri est un cri de révolte parce que vous décidez à ma place, parce que je suis pauvre, de me priver de mon droit parental d’accompagner la scolarité de mes enfants. Vous me traitez moi-même en enfant, en incapable, vous m’insultez, vous insultez mes enfants et vous ne vous en rendez même pas compte.

Mon cri est un cri de douleur, devant votre violence, vos insultes, votre raideur, votre brutalité, votre refus constant de toute main tendue.

Mon cri est un cri silencieux, parce que même si je me tuais devant vous, vous me m’entendriez quand même pas, vous tourneriez la tête.

Mon cri est un hoquet devant votre… (je ne trouve pas le mot : naïveté , cynisme ?), vous qui osez nous expliquer que c’est important pour les enfants de la future élite de côtoyer des enfants comme les nôtres et qui ne comprenez pas ce qu’il y a d’insultant là-dedans ou dans le fait de nous proposer des parents tuteurs pour nous assister dans les collèges que vous avez choisis.

Mon cri est un rire, devant votre bêtise, vous qui ne connaissez rien à notre vie, qui vous croyez encore « au temps béni des colonies » et des dames de charité, vous qui vous croyez tout puissant, nous insultez et vous étonnez ensuite de nos réactions.

Mon cri est un slogan, hurlé par des centaines de manifestants, parents, habitants, enseignants du quartier et de la ville : « Le mépris ça suffit, le collège reste ici ! »

Mon cri est un hymne, la Marseillaise, parce que je crois en la devise de ce pays que vous bafouez : « Liberté, égalité, fraternité », et parce que la Marseillaise était chantée par des gueux comme moi, comme nous, et qu’elle portait l’espoir d’un pays où les citoyens sont égaux, sans différence de fortune ou d’origine.

Mon cri me réchauffe, par l’amité de toutes ces belles personnes qui partagent mon combat pour le droit et l’égalité, pour le bien des enfants , pour la France de demain.

Mon cri sort et résonne et se répand parce qu’il est le cri de tous ceux que vous méprisez , que vous maltraitez, que vous ignorez, que vous traitez comme des choses et des jouets. Il me libère, il nous libère, ; je ne suis pas seul(e) à le pousser, c’est un cri collectif, de plus en plus fort, de plus en plus puissant.

Jusqu’à quand croyez-vous pouvoir vous boucher les oreilles ?

Texte collectif )]




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